Structure coordinatrice
COLLECTIF INOUÏ
COLLECTIF INOUÏ
NICOLAS CHATENOUD
Musicien
_ Chargé de mission musique pour le pôle action culturelle de [l’association Arts vivants en Vaucluse->http://www.artsvivants84.fr]
EMMANUEL GILOT
Ingénieur du son
Accompagnés par les artistes du Collectif Inouï des élèves ont été invités à re-sonoriser un extrait du film Les Disparus de Saint-Agil de Christian Jaque.
Au delà de l’expérimentation artistique, les participants ont pu toucher du doigt l’importance du son en ce qu’il est vecteur de sens et de sensations.
Cet atelier a été mené avec Madame Gadoin, enseignante au collège.
L’objectif central de cet » atelier-son » consistait avant tout à développer le sens critique et d’analyse des groupes d’élèves en leur demandant d’imaginer et de réaliser la bande-son d’un court extrait de film.
L’objectif secondaire visait à encourager les enfants (qui n’ont pas nécessairement de pratique musicale) à la création ou la recherche de sons, de bruitages et de musiques. Le choix du support filmique s’est porté sur un extrait de film le moins référencé possible par rapport aux connaissances cinématographiques des élèves afin de libérer au maximum leur imaginaire et leurs capacités d’analyse et d’interprétation.
Le même extrait de film est proposé́ à tous les groupes. L’objectif est de comparer lors du bilan les différents points de vue et les différentes perceptions autour de ces images.
Avant de démarrer l’activité́, chaque groupe a du imaginer l’avant et l’après de la séquence afin de définir la texture sonore, l’ambiance…
Deux groupes de travail ont été définis. Chaque groupe a mené un type de travail distinct. Tous les élèves ont participé successivement et sur deux extraits distincts du film aux 2 groupes de travail. L’ensemble du projet a été mené tambour battant sur 4 séances de travail de 2 heures chacune.
Le premier groupe était le groupe des » bruiteurs « . Les bruiteurs avaient à leur disposition tout un arsenal d’objets sonores disposés sur un table de » bruitages » dont ils pouvaient se servir pour bruiter en direct la séquence de 5 minutes pré-déterminée, sur laquelle nous avions décider de travailler. Voici la liste non exhaustive de ces objets sonores : allumettes, papier alu, papier journal, coques vides de noix de coco, appeaux, morceaux de bois, brindilles etc… et quelques instruments de musique : guitare acoustique, flûte à piston, mélodica, percussions etc.
Le deuxième groupe intitulé par l' » atelier numérique » a travaillé avec un logiciel de traitement de sons piloté par Nicolas Chatenoud assisté d’Emmanuel Gilot. Leur rôle dans ce groupe a essentiellement consisté à être des « exécutants » au service des élèves, seuls responsables des partis-pris de composition sur la séquence du film sélectionnée. Contrairement à l’atelier des » bruiteurs » ou les élèves étaient tout à la fois concepteurs, compositeurs et acteurs de la bande-son réalisée en direct, les élèves de l' » atelier numérique » étaient responsables du choix des matières sonores donc du sens donné à la séquence. Deux approches donc du travail très différentes et d’une certaine manière, très complémentaires.
Une grande partie de l’intérêt de cette expérience s’est révélée lors de la confrontation des résultats obtenus par chacun des groupes à l’issue de chaque séance de travail. C’est en effet seulement en visionnant et confrontant leurs travaux respectifs réalisés sur une même séquence filmique que les élèves ont pleinement réalisé à quel point leurs traitements sonores différents pouvaient influencer le sens même de cette séquence.
Dans un cas, la séquence pouvait prendre un caractère très sombre et angoissant. Dans l’autre, une tournure plutôt humoristique et légère. De ces exemples concrets réalisés en direct, nous avons pu tirer avec les élèves des enseignements plus larges et généraux sur la place déterminante que le son et la musique peuvent apporter au traitement d’un film, donc à son sens.