Structure coordinatrice
LIEUX FICTIFS
LIEUX FICTIFS
Le projet Frontières dedans-dehors est né du désir de Lieux Fictifs de mettre en dialogue la prison et la société, les personnes incarcérées et les citoyens libres, le dedans et le dehors.
Dans une société de plus en plus morcelée et individualiste, il est aujourd’hui nécessaire d’interroger les frontières qui séparent et divisent les individus: frontières sociales, géographiques, culturelles, générationnelles ou encore sexuelles, pour essayer de vivre ensemble. Apprendre, créer et partager ce qui nous sépare, comme ce qui nous réunit. Ce projet associe différentes disciplines artistiques (théâtre, cinéma et arts visuels).
Il consiste en la mise en place d’un espace commun de travail et de création, un laboratoire européen de création partagée, dans lequel des artistes s’associent à différents publics, dedans et dehors. Cet espace commun amènera des publics différents à se confronter, s’interroger et créer ensemble.
Le thème de la frontière sera exploré à travers une relation à la mémoire, à l’Histoire et aux archives, dans une double dynamique de travail :des ateliers dans les prisons, des ateliers dans les villes.
Comment construire un espace et un désir commun ? Comment vivre ensemble ? Comment la rencontre des singularités, des histoires de chacun peut-elle constituer une identité commune ? Comment explorer la contrainte de la cohabitation et de la diversité ? Qu’avons-nous à partager ?
Dans le cadre du projet « Frontières, dedans-dehors », deux actions sont développées conjointement dans les ateliers menés à l’intérieur des prisons de Marseille, Bollate à Milan, Cuatro camins à Barcelone et Schwerte en Allemagne, et dans les ateliers du « dehors » menés en France en région PACA, et dans les villes européennes partenaires:
Cette action s’appuie sur la collaboration développée entre Lieux Fictifs et l’Institut National de l’Audiovisuel, engagé dans une valorisation du patrimoine audiovisuel à des fins éducatives et culturelles. A partir des images d’archives mises à la disposition des participants par l’INA, sous forme d’un corpus commun d’images choisies collectivement, chaque partenaire mets en oeuvre, avec l’intervention de réalisateurs et d’artistes vidéo, la création de court-métrages abordant le thème de la frontière (Migrations, exils, voyages; représentation et histoire commune; petites histoires et grande Histoire…). En France, cette action est menée avec plusieurs groupes de personnes dans des ateliers de création partagée: les personnes détenues stagiaires des Ateliers de Formation et d’Expression Audiovisuelles au Centre Pénitentiaire de Marseille; des étudiants en classes préparatoires littéraires Khâgne et Hypokhâgne, option cinéma, au Lycée Frédéric Mistral en Avignon; des jeunes primo-arrivants au Lycée Léonard de Vinci à Marseille ; des étudiants d’horizons variés (Ecole du Paysage de Marseille, Facultés de Sciences-Politiques, de Droit…) participant à un atelier mené hors temps scolaire à la Friche Belle de Mai, à Marseille. En 2011, cette action sera étendue à d’autres groupes de personnes.
Cette action consiste en un projet de recherche théâtrale et cinématographique, spécifique dans chacun des pays partenaire, dont la finalité sera la création d’installations et d’oeuvres vidéo. La proposition française est une recherche à partir du texte « Dans la solitude des champs de coton » de BM. Koltès. Ce chantier, démarré en 2009, va s’écrire et se réaliser avec un groupe d’acteurs en travail d’écriture à l’intérieur de la prison et un groupe d’acteurs du dehors, à la Maison de quartier des Lices (Marseille). Tout au long du processus de création, des échanges réguliers entre les deux groupes s’organiseront et construiront par là même l’écriture et le jeu des acteurs du dedans et du dehors.
– La compagnie Alzhar propose au public des moments de questionnement, dans une écoute de l’art contemporain, de l’art à venir, et interroge la présence scénique de l’acteur. La compagnie ouvre sa recherche aux professionnels comme aux amateurs, lors de nombreux chantiers où s’expérimentent les créations en lien avec le monde actuel. Elle intervient au sein des Ateliers Cinématographiques au Centre Pénitentiaire de Marseille depuis début 2007.
– Westerdals School of Communication développe dans son unité cinéma un cursus de formation ouvert à une soixantaine d’étudiants. Ils sont formés à toutes les étapes techniques de la fabrication des films. Cette unité travaille avec des méthodes considérées comme informelles dans le secteur académique.
– Unter Wasser Fliegen soutient les échanges culturels internationaux dans les champs des arts du spectacle, des arts visuels, de la musique et de la littérature. Cette association crée des opportunités pour que les artistes se rencontrent , échangent des expériences aussi bien au niveau théorique que pratique, et elle présente leur travail artistique. Elle a ainsi une grande expérience des projets de coopération.
Elle accompagne des artistes dans des projets interdisciplinaires menés avec des personnes dans des situations sociales fragiles : exclues, jeunes migrants, personne incarcérées.
– La Coopérative et l’association e.s.t.i.a. opèrent depuis quatre ans dans le contexte carcéral de San Vittore à Milan avec des activités de formation et d’éducation non formelle reliées à des pratiques artistiques; elles ont produit des courts-métrages et gèrent un studio de post-production audiovisuelle. Les élèves qui sortent de la prison peuvent continuer les activités techniques audiovisuelles ou travailler dans des « services techniques »
La coopérative travaille avec des professionnels qui mènent tous depuis plusieurs années des activités dans les prisons de la Région de Milan. La démarche de fond de la coopérative est de permettre le développement de l’autosuffisance financière et de l’autonomie socioprofessionnelle de la personne détenue. Cela passe aussi par l’intégration de la dimension artistique dans les projets qui sont proposés aux personnes détenues. La coopérative e.s.t.i.a. développe un laboratoire audiovisuel dans la prison de San Vittore.
– L’association culturelle e.s.t.i.a. (organisation coordinatrice) a commencé à «faire du théâtre» dans la Maison d’Arrêt de Milan en 1993 et ensuite a étendu son intervention théâtrale à l’intérieur des prisons de Milano-Bollate et Milano-Opera. Actuellement, le projet artistique a atteint quelques objectifs importants: l’ouverture d’un théâtre «ouvert au public externe» avec une programmation annuelle et la possibilité, chaque année, d’auto-produire un spectacle (actuellement les productions réalisées sont 8 et 3 ont circulé aussi à l’extérieur dans des théâtre publics sur le territoire). Parallèlement, l’organisation a développé des méthodes d’éducation non formelle d’origine artistique, grâce aussi à la collaboration non formalisée de la Società Umanitaria de Milan.
– TransFormas est une association culturelle, née en 2004, qui travaille depuis quelques années dans le domaine de la formation théâtrale à Barcelone, avec une attention particulière aux catégories défavorisées ; depuis deux ans elle travaille avec continuité à l’intérieur de la prison de Cuatro Camins, grâce aussi au soutien de la Commissio Obreras de Catalunya
– Finmatun est une association culturelle dont l’objectif est la création d’espaces d’expression à travers une formation audiovisuelle dirigée vers des collectifs sociaux défavorisés. Depuis 2006, Finmatun développe des Ateliers audiovisuels dans le Centre pénitentiaire des jeunes à Barcelone et dans le centre éducatif « L’Alzina ». Ces ateliers de photographie, radio, réalisation de courts-métrages et vidéo-clips, production musicale et documentaire offrent une formation générale dans le domaine de l’image et du son à des personnes détenues âgées de 18 à 25 ans. En 2008, Finmatun a réalisé le long métrage « 400 », écrit, produit et interprété par de jeunes détenus. Finmatun cherche à provoquer la sortie des images de la prison vers l’extérieur afin qu’elles dialoguent avec la société et puissent ainsi produire une rencontre.
En 2011 et en 2013, deux évènements seront organisés dans le cadre de Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la culture, pour présenter les œuvres personnelles et collectives réalisées par les différents partenaires européens impliqués dans ce projet de coopération.