2007 — ATELIER CINÉMA – LUMIÈRE, PHOTOGRAPHIE ET PAYSAGE

Structure coordinatrice

INSTITUT DE L’IMAGE

Intervenant•e

DOMINIQUE COMTAT
Réalisateur et photographe indépendant qui pousse l’indépendance jusqu’à maîtriser les différentes étapes et les différentes techniques de la réalisation d’un film : production, réalisation, images, sons, montage, banc-titre afin de travailler de la façon la plus autonome possible et à l’écart des gros réseaux de production.

[En savoir plus …->http://aarse.free.fr/realisateurs-comtat.html]

SYLVIE FREMIOT
Photographe plasticienne, Sylvie Frémiot propose des ateliers autour de l’image avec l’utilisation de techniques anciennes et ludiques permettant de comprendre « comment ça marche » et de découvrir l’histoire de la photographie et du cinéma par la découverte des artistes précurseurs-inventeurs-chercheurs !

Sylvie mène un travail personnel avec le sténopé, une boîte de récupération en fer blanc, percée d’un minuscule trou servant d’objectif photographique.
Elle explore l’action de l’ombre et de la lumière par l’élaboration de scènes poétiques. Ses ateliers sont conçus comme des laboratoires expérimentaux où chacun est invité, dans une démarche de création, à fabriquer ses propres images, avec souvent du matériel simple et de récupération.
Elle a également développé ses dernières années des interventions autour des jouets optiques (flip book, praxinoscope, thaumatropes,…).

Descriptif

Cet atelier proposait tout un parcours de découverte : de la transformation d’une salle de classe en sténopé géant à la construction, en images et en sons, d’un point de vue personnel sur son paysage du quotidien.

Type d’atelier : atelier de découverte photographique et d’initiation au cinéma.

Atelier mené avec le soutien de la Communauté du Pays d’Aix (CPA).

Durée : 1 journée par classe

Public : Six classes des écoles primaires du groupe verrier

Intervenants : Dominique Comtat et Sylvie Frémiot.

Cet atelier est né de la volonté de l’Institut de l’Image de réunir deux intervenants sur le thème du paysage dans une école située à Rognes, au nord d’Aix en Provence.

Six classes ont pû ainsi, sur une journée, découvrir le principe du sténopé et plus largement de la photographie, par le biais de la transformation d’une salle de classe en appareil photo géant et l’autre partie de la journée, aller plus loin, soit en appréhendant le paysage environnant sous toutes ses formes (en sons et en images), dans une approche documentaire, soit en découvrant le principe de l’image animée, grâce au praxinoscope et à la fabrication, pour chaque enfant, de sa propre histoire.

Chaque journée s’est divisée en deux parties.

Pour l’ensemble la matinée était consacrée à des jeux, des expérimentations et des réflexions sur l’image et la lumière.



Les intervenants expliquent leur démarche :

 » Comment capturer un paysage avec une simple boîte (sténopé), comment en garder la trace.
A l’aide de grands plastiques opaques noirs, nous allons transformer la salle de classe en chambre noir puis nous découperons une toute petite fenêtre par laquelle la lumière rentrera.
Les enfants sont invités à pénétrer dans cet espace plongé dans une semi-obscurité : observation. Que se passe-t-il autour de nous ? Et si l’on met une feuille de papier devant la petite fenêtre, on s’amuse à reculer, à avancer. Et avec une loupe, qu’est-ce que cela provoque ? Nous aborderons par là même la notion de diffraction et de réfraction de la lumière. »

 » Nous inviterons ensuite les enfants à sortir dans la cour de récréation pour jouer avec des visionneuses afin de « chercher leurs propres images ». Comment garder une trace de ces images ?

Pour la majorité des élèves, l’après-midi était consacrée à la représentation du paysage.

 » Les impressionnistes installent leurs chevalets dans les champs, Cézanne mets en cubes la montagne Sainte-Victoire… La nature est un genre pictural très apprécié. Aujourd’hui, alors que notre environnement est menacé, l’art, toujours à l’avant-garde des idées, s’en empare pour dire combien la nature fait partie de l’équilibre humain. Le paysage aujourd’hui est appréhendé différemment : il est l’environnement. »

Il a été proposé aux enfants, munis d’une caméra video et d’une poubelle transformée en sténopé et chargée d’un papier photosensible, de sortir de l’école pour aller sur 4 lieux différents (un par classe) :

1. Observation d’un paysage naturel (la campagne).
2. Observation d’un paysage posant la limite village-campagne (sortie du village).
3. Observation d’un paysage : un village.
4. Observation d’un paysage à l’intérieur du village.  »

Jeux autour de la notion de cadre :

« Mets les deux pouces à l’équerre. Réunis tes mains avec les pouces tendus, de maniére à former une fenêtre. Regarde le paysage à travers cette fenêtre. Peux-tu nommer ce que tu vois ? Recherche d’un cadrage : On choisi ce qu’on veut dans ce cadre, on laisse ce qu’on ne veux pas.
Pour chacun des paysages observés, nous proposerons de manipuler la caméra vidéo :
Mise en jeu des réflexions sur la perspective, les illusions, l’effet de 2 dimensions dans l’image. »

« Si tu retenais que ce que tu peux nommer, que resterait-il du paysage ? En jouant sur des premiers plans, en posant la caméra au sol, …, quels sont les éléments qui seraient plus grands que ce qu’ils sont dans la réalité ? Comment mesurer la réalité ? Peut-on mesurer un arbre ? Un alignement d’arbres ? Leur ombre portée sur le sol ? De quelle couleur est l’ombre ? Est-elle plus longue que les arbres qu’elle souligne ? Qu’est-ce qui est proche ? Le buisson là-bas ? Tends ton bras, lève ton pouce pour mesurer la hauteur d’une colline au loin, qu’est-ce qui est le plus intéressant à observer, de la colline ou du pouce ? Existe-t-il des collines sur un pouce ? Et si une autoroute entrait dans ce paysage ? »

 » Nous chercherons à réfléchir également à l’irruption du bîtume et de la pierre et chercherons des traces de paysage dans le village. Comment la nature arrive à se frayer un passage et à prendre place. »

« L’univers sonore : On ferme les yeux et on décrit les sons. A quoi ça nous fait penser ? »

Enfin, avant de regagner l’école, nous proposerons aux enfants de capturer avec la boîte sténopé, le paysage qu’il auront choisi et de rentrer dans ce paysage. Nous aborderons la notion de temps de pose : si je décide de rester immobile, si je bouge ou si je décide d’en sortir au bout d’un moment, que va-t-il se passer ?

La photographie réalisée a ensuite été développée et confiée aux enseignants pour poursuivre le travail en classe.


Pour les autres classes, l’après-midi a été consacré à la découverte du praxinoscope et à l’image animée en général, par le biais, notamment de la découverte de nombreux flip-books.

Au travers de petits exercices, la notion de mouvement a été abordé, d’abord par la décomposition d’un mouvement très simple, sur deux feuilles. Ensuite, chaque enfant a créé sa propre histoire pour qu’il puisse la mettre en mouvement sur une praxinoscope (dessins, gommettes, …).

En parallèle, les enfants on pu découvrir à l’Institut de l’Image le film « Le Magicien d’Oz » avec, en amont, une présentation du film dans les classes.

Ces ateliers se sont clôturés par une exposition à l’Office de Tourisme. Cette exposition a été l’occasion de présenter les histoires inventées par les élèves mais aussi de relier ces expériences d’atelier à l’histoire de de la photographie et au début de l’animation des images (histoires mises en mouvement dans le praxinosocope, jouets optiques, photographies sténopés, images issus du film retraçant l’expérience des ateliers, etc.).