Structure coordinatrice
LA COMPAGNIE D’AVRIL
LA COMPAGNIE D’AVRIL
FRANÇOISE ALQUIER
Artiste intervenante
Elle compose des films et des sculptures à partir de matériaux qu’elle récolte sur des territoires affectifs. Si le cinéma est premier dans son parcours de plasticienne, elle est avant tout sensible à la création d’un univers ajusté, sans limite de discipline.
_ Les gestes simples, le jeu et la concentration sont la gaine de ses projets personnels et ce qu’elle essaye de déployer au sein des ateliers, à la rencontre de l’autre.
Playtime, l’enfance à l’école du cinéma est un projet de programmation, écriture et réalisation de cinéma conçu et mis en place par la Compagnie d’Avril à destination de trois groupes issus d’une école élémentaire, d’un collège et d’un lycée. Trois intervenants abordent une thématique commune, croisent leur recherches, points de vue, approches.
L’année scolaire est rythmée par des rencontres au cinéma Le Renoir, à Martigues.
Nous avons travaillé sur la thématique « Fantôme et cinéma » avec pour point de départ un film vu par tous les groupes, ensemble, Le lion est mort ce soir de Nabuhiro Suwa.
Je suis intervenue auprès du groupe d’élémentaire dont l’originalité tenait au nombre – deux classes de CM2, soit cinquante enfants – ce qui a nécessité la mise en place d’une méthode sur mesure.
Pendant la première partie de l’année dédiée à la programmation, nous avons visionné des extraits d’une quinzaine de films, notamment : Beetlejuice de Tim Burton, Ghostbuster d’Ivan Reitman, A Ghost Story de David Lowery, Hoichi sans oreilles tiré de Kwaidan de Masaki Kobayashi, Oncle Boonmee d’Apitchapong Weerasethakul, J’accuse d’Abel Gance…
J’ai travaillé sur des films différents avec les deux classes par demi-journées, les enseignantes faisant le relai pour que tout soit vu par tous, et proposé une grille d’analyse orale dont les enfants se sont rapidement emparés. But du jeu : regarder les films en réfléchissant à leur fabrication, à tous les besoins du cinéma, en vue de préparer le nôtre.
A l’issue du visionnage, et dans la phase de transition entre programmation et préparation, nous avons associé les deux classes pendant une journée.
A la fin de cette phase et en amont de présenter l’état de leurs avancées aux classes de collège et lycée engagées dans le projet, les enfants parvenaient à détecter les mouvements de caméra, utilisations spécifiques des lumières, de la musique, variations sonores, éléments de décors, type de jeu, spécificités scénaristiques… L’un d’entre eux m’a proposé la lecture des deux premiers chapitres de son roman consacré aux fantômes, un autre groupe a écrit un scénario et les enseignantes m’ont rapporté un changement très net de regard lors d’autres séances de cinéma.
Nous avons malheureusement été interrompus à ce stade par l’épidémie de Covid-19 ce qui n’a pas permis de pousser jusqu’au bout la méthologie mise en place et notamment le travail par petits groupes dans les phases de préparation et tournage.
L’association visionnage d’extraits/construction de notre propre film et le travail autour d’une thématique m’a semblé très porteuse. Face à un tel nombre, la méthode utilisée apparaît fonctionnelle mais n’est possible qu’avec une grande souplesse au sein de l’établissement scolaire et une belle complicité avec l’équipe pédagogique.
J’ai également beaucoup apprécié les retours réguliers avec la Compagnie d’Avril et les autres intervenants.