Structure coordinatrice
DEKADRAGE
DEKADRAGE
STEPHANOS MANGRIOTIS
Stephanos est né à Athènes, il a d’abord étudié les mathématiques et la philosophie à Bristol puis la photographie à Paris 8 – St. Denis.
Dans son travail, il utilise l’image et les formes multimédia pour créer des récits autour des frontières, des migrations et du sentiment d’entre-deux. Il aime bien passer du temps pour comprendre et discuter avec les gens avant de déclencher son appareil.
Son premier travail à long terme sur l’état de transit de migrants à Patras (Europa inch’Allah) a été publié en monographie par les éditions Images Plurielles et a remporté le prix Bob Willoughby. Il a collaboré avec des programmes de recherche pour créer des objets multimédia et des expositions.
Aujourd’hui, il habite à Marseille où il partage son temps entre l’élaboration de projets personnels, des commandes de reportage et la coordination d’un atelier participatif en lien avec la souffrance psychique, {Un Autre Journal.}
Cet atelier propose à des personnes en souffrance psychique d’explorer la ville par le médium photo. Réaffirmer la singularité du regard, voici l’objectif que s’est fixé Stephanos Mangriotis au travers des cycles qu’il propose.
«La photo prenait de plus en plus mon temps éveillé et je gobais plus trop de cachets mais des pellicules qui sans le savoir remplaçaient mon traitement médical. Je dormais moins pour arracher au temps des images qui m’interpellaient.»
– Wilfreed Obame / Participant à l’atelier
Approche
Avant d’être un atelier de photo, Un autre journal est un questionnement de la normalité; une recherche à la frontière entre « fou » et « non-fou » ; « malade » et « sain ». Des regards puissants à la marge qui font tomber ces barrières. Il est seulement question de sensations ôtant toute place à la catégorisation.
Pour commencer l’atelier, les intervenants abordent rapidement la technique photographique (tirage noir et blanc en laboratoire, technique prise de vue, lumière), l’histoire de la photographie et son évolution, mais sans trop s’attarder. En effet, l’accent est davantage mis sur l’expression intuitive par l’image et les questionnements qu’elle peut susciter.
Chaque participant est muni d’un appareil photo argentique pour photographier son monde et son regard sur la ville. Des rencontres hebdomadaires permettent aux participants de réfléchir à la singularité de leur regard, de le partager par le biais de l’écriture, et surtout, de créer une œuvre collective en forme de journal papier et exposition.
Ainsi, l’atelier est à la fois un moyen pour les participants de “sortir” de leur condition de souffrance psychique et un message intime aux gens considérés comme « normaux » ou « sains ».
Outre la publication papier, plusieurs expositions, présentations et projections ont eu lieu à Marseille depuis 2012, en voici une sélection :
– GEM les Nomades Célestes dans le cadre du SISM.
– Hôpital de la Conception dans le cadre du colloque Autrement Psy.
– Casa Consolat dans le cadre du festival Portes Ouvertes Consolat.
– Trois expositions à La Compagnie : Lieu de création
– Vol de Nuits : Galerie de Photographie
– K114 : espace partagé de travail et mutualisation dans le cadre des Ouvertures d’Ateliers d’Artistes Château de Servières.
– La cité des Arts de la Rue dans le cadre du festival «La Folle Histoire de Fou».
Jusqu’à 2015, Stephanos Mangriotis menait seul cet atelier. A partir de 2016, Ezio d’Agostino aura à charge tout le quotidien de l’atelier.
Stephanos quant à lui, s’occupera de la diffusion du travail déjà effectué depuis 3 ans : la publication d’un livre avec Images plurielles est notamment prévue.