Structure coordinatrice
ASSOCIATION dis-FORMES
2011-2013 — ATELIERS CINÉMA ET PSYCHIATRIE – LES RÊVEURS
Intervenant•e
SEVERINE MATHIEU
Réalisatrice
_ Animatrice d’ateliers cinéma en psychiatrie et sur le thème de la transmission mère-fille dans les quartiers de Marseille
Séverine Mathieu s’intéresse à la transformation urbaine et amoureuse. C’est le thème de son dernier film, intitulé {Seconde Ville} un film en marche qui circule entre performance et cinéma, sur une ligne de partage entre 2 quartiers en friction.
EMMANUEL VIGIER
C’est par les Balkans que tout arrive.
_ D’abord, un premier article en 1993 pour le journal l’Humanité pendant la guerre de Bosnie, qui questionne le travail d’une ONG. Puis une série de reportages dans l’ex-Yougoslavie pour Mediterraneo, émission pour laquelle Emmanuel Vigier travaille comme grand reporter pendant plusieurs années. {J’ai un frère} (2008/2009) est son premier long-métrage documentaire. Après douze ans d’exil à Marseille, Drazan retrouve Dejan à Bosanski Brod, à la frontière de la Croatie. Les deux frères prennent la mesure de la distance que la guerre leur a imposée. Le film est sélectionné au Festival du Réel et aux Etats Généraux du Film Documentaire de Lussas. D’autres travaux vont suivre, d’autres films pour saisir ce qui fait lien au delà des guerres, des frontières, des marges et loin des formats imposés.
Pour cela, Emmanuel multiplie les collaborations.
_ Avec [Renaud Vercey->personne870], artiste multimédia, il conçoit {[Terres Communes->http://www.terrescommunes.fr]} un web-documentaire, sur l’engagement citoyen auprès des gens de la rue. Il guide avec [Séverine Mathieu->personne311], cinéaste, la réalisation, d’une série de courts métrages en psychiatrie, « Les rêveurs », exposée dans le cadre de Marseille Capitale Européenne de la Culture.
_ {Hero(s)}, son dernier film, explore une mémoire intime et collective de l’usage de l’héroïne à Marseille.
Descriptif
Les Rêveurs sont un ensemble de films courts construits en cinq cycles qui sont le fruit d’une création partagée menée en psychiatrie sur le thème du rêve. Ce travail s’appuie sur 2 ateliers menés distinctement.
- Dates : Entre 2011 et 2013
- Durée : 3 ans
- Nombre de séances : Une fois par semaine pour chaque atelier
- Lieux : Structures hospitalières partenaires (Marseille)
- Intervenants artistiques : Séverine Mathieu et Emmanuel Vigier
- Public : Usagers des services psychiatrie et soignants
- Nombre de participants : 20
Les 2 ateliers consistaient à accompagner un groupe de patients et soignants du milieu psychiatrique dans la réalisation de plusieurs films courts, sur la thématique du rêve nocturne ou de la rêverie. Au fil des 2 ateliers, une communauté de rêveurs s’est constituée, réunissant patients et soignants, lancés dans l’exploration et la mise en scène de récits et d’images oniriques.
Ces films-rêves invitent à cheminer à leurs côtés et forment un grand songe collectif.
Paroles des intervenants
«La matière de ces 2 ateliers cinématographiques est constituée par nos rêves et nos rêveries : ces histoires courtes que nous ramenons dans nos filets quand nous « revenons à la réalité ».
Pendant 3 ans, nous avons choisi des rêves/rêveries (parmi ceux des patients, des soignants et les nôtres) : un qui parait fort sur le plan dramaturgique, visuel et sonore. Un rêve riche, récurrent peut-être…
Puis ensemble nous avons travaillé ce récit, par oral ou par écrit. Nous les avons traduits en cinéma, en nous inspirant de leur potentiel audiovisuel et narratif, sans les interpréter.
Nous avons organisé un Festin de rêves, le jeudi 9 juin 2011, un temps commun aux 2 ateliers, pendant lequel chacun a raconté son rêve, autour d’une table. Ce festin a été filmé à 2 caméras.
Ce projet hérite inévitablement de plusieurs conceptions du rêve – de la psychanalyse, des neurosciences… – mais ne se situe dans aucun de ces champs car c’est en tant que récits, dotés d’une dramaturgie, que les rêves nous intéressent.
Ces productions originales sont d’emblée des histoires visuelles et sonores, proches du cinéma. Le but était de les utiliser pour mettre en scène les liens entre les émotions (et sensations) du rêveur et les éléments du réel auxquels ils se réfèrent. Il ne s’agissait pas d’illustrer en images les récits de nos nuits, mais de faire sens avec le réel, de redessiner ses contours.
Il ne s’agissait pas non plus d’adopter une mise en scène de fiction pure, mais plutôt d’aller chercher dans le réel des éléments évoqués par le rêve.
Ces ateliers se sont articulés sur deux axes parallèles, l’un artistique et l’autre thérapeutique, qui ont en commun le champ émotionnel.»
Visées artistiques prises en charge par les réalisateurs
– Inviter les participants à s’exprimer en utilisant leurs rêves (ainsi que leur imagination, leur histoire personnelle, leur univers) dans le but de fabriquer des objets filmiques pouvant être partagés
– Travailler les transitions : de l’imaginaire au réel
– Favoriser l’appropriation du réel par sa représentation et la construction d’un point de vue singulier
– Initier à l’éducation à l’image et à une lecture critique des images et des flux audiovisuels par la pratique amateure.
A l’issue des 3 années, chaque atelier a donné naissance à une demi-douzaine de films.
Découvrir Tokyo, l’un des films réalisés
Visionner des films ensemble
En partenariat avec l’ADAV, dis-FORMES et Cailloux organisent un cycle de projection à destination des patients et des soignants du projet. Les deux réalisateurs, animateurs des ateliers, Severine Mathieu et Emmanuel Vigier, choisissent des films en écho avec la thématique du rêve ou parce qu’ils posent des notions précises de mise en scène. La projection est organisée, à raison d’une tous les 2 mois, au Parvis des Arts ou au Cri du Port.
Liste des films projetés
Peter Ibbetson de H. Hathaway
La vie est belle de F. Capra
Mulholland Drive de D. Lynch
Le Charme discret de la bourgeoisie de L. Bunuel
Journal intime de N. Moretti
Opening night de J. Cassavetes
The sun experiment de É. Florenty & M. Türkowsky
One, Two, Many de M. de Boer
Montemor de I. Duarte