Aurélie Amiel, coordinatrice Ma classe au cinéma pour le 04 et le 05 : « Le frein principal est le manque de moyens pour le transport et la billetterie »

Aurélie Amiel est projectionniste au Cinématographe, à Chateau Arnoux (04). Elle y coordonne les dispositifs Maternelle au cinéma, École et cinéma et Collège au cinéma pour les départements des Alpes-de-Haute-Provence (04) et des Hautes-Alpes (05).

Sur ce territoire rural, elle estime que couvrir les collèges rassemblés dans les grandes villes n’est pas le plus compliqué : c’est plutôt d’atteindre les écoles, parfois très petites et ayant à la fois peu d’élèves et peu de budget.

Sur les départements 04 et 05, y’a-t-il des zones où les établissements scolaires ont des difficultés à participer aux dispositifs scolaires Ma Classe au cinéma ?

Sur Collège au cinéma, il n’y a pas de difficultés. Tous les établissements du département sont inscrits. En principe, chaque collégien y va donc au moins une fois durant ses quatre années de collège.

Sur École au cinéma, c’est différent, car il y a beaucoup plus d’établissements, parfois très petits, et situés dans des petits villages qui n’ont pas de cinéma. Certaines écoles peuvent bénéficier du passage du circuit itinérant du Cinéma de Pays… Mais pas toutes : dans celles qui ont un nombre d’élèves trop réduit, le circuit itinérant ne passe pas pour des raisons financières. Certaines écoles ont aussi des difficultés pour payer les séances. Parfois, la Mairie ou la coopérative scolaire viennent en soutien, mais pas toujours. Alors sur École et cinéma, je dirais que le frein est vraiment financier : un manque de moyens pour le transport, et un manque de moyens pour la billetterie.

Sur les maternelles, les problématiques vont probablement être les mêmes. Mais le dispositif vient de naître, j’ai donc peu d’éléments pour le moment. Par contre, je peux confirmer qu’il intéresse : nous avons eu énormément de demandes !

« Sur Collège au cinéma, il n’y a pas de difficultés. Presque tous les établissements du département sont inscrits. Sur École au cinéma, c’est différent : il y a beaucoup d’établissements, parfois très petits, et situés dans des petits villages qui n’ont pas de cinéma. »

Comment aidez-vous ces écoles à accéder aux dispositifs scolaires ?

Jusqu’à récemment, nous autorisions les écoles en difficulté à s’inscrire à deux séances au lieu de trois : cette souplesse leur permettait de limiter le coût des transports à l’année. Mais désormais, les inscriptions passent par Adage, et n’autorisent plus cette tolérance. Nous avons donc imaginé des séances cumulées pour limiter le nombre de déplacements : faire une séance le matin à 10h, puis en refaire une à 13h30, et y ajouter un atelier – par exemple avec graphinéma. Mais c’est à penser au cas par cas.

Et en tant que cinéma, nous organisons aussi un événement pour les scolaires, « La ronde du Cinéma », qui existait avant que École et cinéma ne soit lancé et qui permet aux écoles de venir en dehors des dispositifs, sans s’inscrire dans un parcours, avec moins de contraintes.

« Pour limiter le coût des transports, nous avons imaginé des séances cumulées : faire une séance le matin, en refaire une à 13h30, et y ajouter un atelier. »


Lieu

Le Cinématographe

  • Centre Culturel Simone Signoret 04160 Château-Arnoux-Saint-Auban
  • Site internet

Aurélie Amiel