Pour Fanny Bernard, adjointe à l’Action culturelle du rectorat de l’académie d’Aix-Marseille et conseillère académique en littérature, le Pass Culture peut être un outil pour réduire les zones blanches de l’éducation aux images… Mais n’est pas – et ne doit pas être – le seul !
Fanny Bernard, directrice adjointe à la DAAC, Académie Aix-Marseille : « Ne pas oublier les zones isolées est une vigilance que nous avons »
Certains enseignants souhaiteraient une prise en charge par le Pass culture du transport des élèves pour participer aux dispositifs scolaires Ma Classe au Cinéma. Est-ce envisageable ?
Pour les zones rurales, cette difficulté de transport est systématique. Les coordinateurs nous en ont parlé… Mais la question des transports est la compétence des collectivités, alors que le budget du Pass culture est un budget des ministères de la Culture et de l’Éducation nationale – qui a donc vocation à être dédié aux artistes et aux établissements. Je confirme donc que nous avons conscience de ce problème de transport, mais que sa prise en charge n’est pas à l’ordre du jour : cela sort de nos compétences.
« Nous avons conscience de ce problème de transport, mais sa prise en charge n’est pas à l’ordre du jour : cela sort de nos compétences. »
Outre le transport, le prix des billets est aussi un frein à l’accès au dispositifs scolaires Ma classe au cinéma par les écoles, qui, contrairement aux collèges et lycées, ne sont pas couvertes par le Pass culture. L’ouvrir aux écoles, est-ce un projet que vous envisagez ?
Actuellement, une expérimentation va dans ce sens : dans le cadre du programme Marseille en Grand, 135 écoles de Marseille, les « écoles innovantes », peuvent bénéficier de la part collective pour financer des activités EAC avec leurs élèves de maternelle et primaire. Ça a été lancé en avril 2024 et l’expérimentation va durer 3 ans, soit jusqu’en 2027. Et pour le moment, c’est un très grand succès : en trois mois, 72,6% des crédits 2023/2024 ont été engagés. Par comparaison,dans le second degré (collèges et lycées), nous sommes plutôt à 60 % sur toute une année scolaire… L’expérimentation est très surveillée et si elle fonctionne, peut-être sera-t-elle ouverte aux niveaux communal, départemental, régional… Et pourquoi pas national !
« Dans le cadre du programme Marseille en Grand, 135 écoles peuvent bénéficier de la part collective pour financer des activités EAC avec leurs élèves de maternelle et primaire. »
Avez-vous une une action particulière pour désenclaver ces « zones blanches » de l’EAC ?
Ne pas oublier ces zones est une vigilance forte que nous avons. Notre principale action est de sensibiliser et inciter les partenaires culturels à faire des offres ciblées sur ce public. Souvent, leur investissement prend la forme d’offres culturelles proposées au sein de l’établissement : l’itinérance des œuvres et des artistes est l’une des solutions pour pallier à la première problématique, le transport.
« Notre principale action est de sensibiliser et inciter les partenaires culturels à faire des offres ciblées sur ce public. »